Premiers frissons d’exhibition

 

Retrouver sa liberté est quelque chose dont tout le monde parle après une séparation. Pour ma part, je n’aurais jamais pu imaginer à quel point c’était vrai ! On m’a souvent reproché d’être trop timide et réservée. Mon ex aurait tellement aimé que je sois moins pudique… Mais depuis que j’ai quitté Sam, une nouvelle moi émerge. J’ose de plus en plus porter des vêtements révélateurs… et j’adore ça !!

 

Est-ce que c’est tout simplement parce que plus personne ne me met la pression de le satisfaire ? Peut-être que j’apprends enfin à m’écouter. La semaine dernière, j’ai eu un vent de courage spontané : j’ai abordé un bel inconnu à l’épicerie. Rien d’extraordinaire, un simple “allo”. Du jamais vu pour l’ancienne Jade.

 

Mais toi… toi, je n’ai pas encore trouvé le courage de t’aborder. Toi, mon beau voisin d’en face aux yeux verts perçants. Je ne connais rien de toi, mais une chose est sûre : tu réveilles chez moi des pulsions et des fantasmes tellement torrides ! Qu’est-ce qui m’allume autant chez toi ? Est-ce ton uniforme d’infirmier ou le fait que tu profites de chaque journée ensoleillée pour travailler sur ta maison, torse nu ?

 

Je ne me serais jamais permis de fantasmer sur toi avant… mais la nouvelle moi aime imaginer que tu te pavanes à moitié dévêtu juste pour m’attiser. Je me libère tranquillement de mon passé, me débarrassant du poids du regard des autres tout en dévoilant de plus en plus mon corps… ce corps qui a tant besoin de liberté et qui aimerait tant sentir ton souffle chaud. Mais avant tout, j’aimerais que tu me remarques.

 

Aujourd’hui, j’ose !

 

J’enfile la fameuse mini-jupe que Sam m’avait achetée et que je n’avais jamais osé porter, rien en dessous. Assortie à mon nouveau top en résille, très provocateur, je me sens tellement sexy. Je m’installe sur le sofa, un doux plumeau à la main, laissant ses caresses parcourir ma peau qui se réchauffe de plus en plus avec le soleil. Évidemment, tu es déjà sur ta toiture, torse nu, mais tu ne me vois sûrement pas. J’aimerais tant que tu sois ici maintenant, que tu puisses voir l’effet que tu as sur mon corps.

 

Pour l’instant, je vais me contenter d’imaginer qu’avec les stores entrouverts, tu risques de m’apercevoir. Cette simple pensée fait encore plus monter la chaleur en moi. Ma respiration s’intensifie, ma poitrine se soulève au rythme de mes désirs. Je me surprends à vouloir pousser un peu la note. Je me lève et m’assois au bord de la fenêtre ; tu me verras probablement mieux ainsi. La chaleur atteint son apogée entre mes cuisses. Mes doigts glissent tranquillement d’entre mes seins jusqu’en dessous de ma jupe.

 

L’idée que tu me voies me caresser partout me rend folle. Mes jambes s’écartent doucement, et l’humidité entre mes cuisses me trahit. Je suis là, de l’autre côté de la rue, les jambes en grand écart, le corps en feu — et toi, tu ne le sais même pas.

 

Enfin… pas encore.

 

La chaleur est si intense, mon corps tout entier tremble d’excitation. Qu’est-ce qui m’arrive ? Pourquoi est-ce que je n’avais jamais vécu ça avant ? Puisque tu n’es pas accessible, mes jouets devront suffire pour simuler ce que je voudrais que tu fasses avec mon corps… mais par-dessus tout, ce que je voudrais tant faire avec le tien ! Sam a toujours été jaloux de mes jouets. Il se sentait probablement menacé. Toi, par contre, mon bel inconnu, je sais que tu ne te sentirais pas menacé. Au contraire… Je sens que tu saurais exactement comment t’en servir, comment les intégrer à tes mouvements de langue et de bassin. Tu me ferais perdre le contrôle.

 

Je dois te quitter un instant, aller rejoindre mes jouets dans ma chambre. Combinés à mon imaginaire, mes jouets glissent sur ma peau tendue, vibrant au rythme de mon désir grandissant. L’histoire s’intensifie dans ma tête. Les jouets se succèdent entre mes cuisses et j’imagine comment toi, tu les utiliserais sur moi. Mon corps serait tout à toi.

 

Mes muscles se contractent de plus en plus avec les vibrations. My God… j’aimerais tellement m’abandonner à toi !

 

Parlant de God, j’ai justement un dildo qui pourrait m’amener au ciel ! Je le colle contre mes lèvres et le prends doucement dans ma bouche comme s’il était ton membre à toi. Je te prends de plus en plus profondément, savourant enfin le fait de pouvoir te goûter, te toucher. Quelle extase ! J’en veux plus ! Je le veux en moi, j’ai besoin de te sentir au plus profond de mon être. Tes mains sur mes hanches, tu me pénètres de plus en plus fort. J’en oublie presque mon propre nom. Mes doigts s’agitent, mon souffle s’emballe — mon cœur bat jusque dans mon entre-jambes.

 

Sam serait tellement jaloux de voir à quel point tu me fais mouiller.

 

Tu as fait de moi une affamée ! Je retourne au salon avec le plus efficace de mes vibrateurs. Je veux que tu me voies transformer cette scène imaginaire en un orgasme des plus réels. Je suis sur le point d’exploser. Je sens que je vais jouir tellement fort que tu m’entendras certainement, là-haut, perché sur le toit. Mon dos se cambre, mes gémissements feront sûrement traverser mon fantasme de l’autre côté de la rue pour s’infiltrer dans ton esprit.

 

Oh wow !!  Je suis si proche du ciel!! Mon corps se cambre violemment alors que la vague de plaisir m’envahit. Mon souffle se transforme en cri d’extase, mes cuisses tremblent sous la tension qui explose enfin. Mon ventre se contracte, des frissons parcourent ma peau brûlante pendant que mes doigts continuent d’appuyer juste là, où le plaisir pulse encore. Je perds le contrôle, ma tête bascule en arrière, ma main restante agrippent ma poitrine alors que mon âme quitte presque mon corps. Je m’abandonne entièrement à cette extase brutale et tellement libératrice! Si tu m’as entendue, ou vue… alors tu sauras à quel point tu viens de me faire jouir fort.

 

Mais quel orgasme !

 

Sens-tu toute cette chaleur générée par l’orgasme que tu m’as donné à distance?

 

Je suis trempée, je tremble encore, mais surtout… je me sens libre. Libre de vivre mes désirs. Libre d’oser.

 

Il me reste juste assez de force pour savourer cette liberté avec un petit verre de bulles. Et qui sait ? La prochaine fois, peut-être que tu me verras… ou mieux encore, peut-être que tu seras là avec moi, me faisant crier ton nom…