L’abandon

 

Je suis à genoux, le souffle court, le regard levé vers lui. Pierre, debout devant moi, effleure mon menton du bout de son fouet en cuir. Un ordre silencieux, une invitation à m’offrir tout entière. Je frémis sous son emprise, mon corps déjà vibrant d’anticipation. Il savoure cet instant, ce moment où je me plie à sa volonté, où mon désir se mêle à ma soumission.

 

Ses doigts glissent dans mes cheveux, m’attirent contre lui. Mes lèvres s’ouvrent, avides, tandis que je le sens s’introduit avec vigueur dans ma bouche. Son gémissement rauque résonne au-dessus de moi, un feulement de plaisir qui me rend encore plus docile, plus affamée. Je prends mon temps, je le provoque, je l’implore du regard. Il resserre sa prise, dirige mes mouvements, m’arrachant des soupirs étouffés.

 

Mais ce n’est pas assez. Je le veux plus profondément encore, jusqu’à ce qu’il me prenne, jusqu’à ce que je sente toute la force de son désir en moi. Il me soulève, me plaque contre lui, ses mains brûlantes parcourant ma peau enfiévrée. Mon dos rencontre le lit, mes cuisses s’écartent d’elles-mêmes. Il s’insinue entre elles, dominant chaque frisson, chaque spasme d’impatience.

 

Et puis, enfin, il me possède. Brutal et tendre à la fois, il s’enfonce en moi avec la certitude de celui qui sait que je n’attendais que ça. Chaque coup est une promesse, un rappel que je suis à lui, totalement, inexorablement. Je m’accroche à ses épaules, ondule sous lui, me perds dans l’ivresse de son rythme. Nos souffles se mêlent, nos corps s’entrechoquent, jusqu’à ce que tout explose dans une vague brûlante de plaisir.

 

Quand enfin il s’écroule sur moi, son front contre mon cou, nos peaux moites et tremblantes, je souris. Parce que ce n’est que le début.