
L’abandon de la guerrière
J’ai combattu toute ma vie. Trop combattu, si vous voulez mon avis…
Les batailles ne sont pas toutes visibles, mais elles marquent mon corps, mon âme, mon souffle. Aujourd’hui, ça se termine, je dépose les armes. Je choisis de me donner à moi-même, d’ouvrir mes cuisses à mes souvenirs, de me perdre dans les fantômes de mes amants passés… et surtout dans le désir de celui qui hante encore mes pensées jour après jour.
La chambre est baignée d’une lumière chaude. Je pousse la porte, vêtue d’une robe courte qui glisse déjà sur mes cuisses. La même robe que je portait la dernière fois qu’on s’est vu et même si sa bouche est rester silencieuse, ses yeux ont clairement évoquer ce qu’il aimerais me faire… sans celle-ci. Mes doigts effleurent le tissu, je ferme les yeux, j’imagine ses mains à lui qui l’arracheraient sans hésiter. Mais c’est moi seule, aujourd’hui. Alors je prends mon temps. Je me place près de la fenêtre, la lumière danse sur ma peau. Je caresse mes bras, mes hanches, la chaleur monte. J’écarte le tissu, lentement, et dévoile la lingerie que j’ai choisie, trois pièces délicates qui m’habillent à merveille. Une telle délicatesse qui l’aurais probablement surpris de moi, moi qu’il ne connais qu’à travers mon côté guerrière.
Je me glisse sur le lit, m’agenouille, mes mains parcourent mon corps, je retire mon soutien-gorge avec lenteur, comme si je t’en faisait cadeau. Ma poitrine se libère, mes doigts s’y attardent, mes gémissements emplissent l’air. Je ferme les yeux et je l’imagine, lui, son regard sur moi, son souffle sur ma peau.
Le bain m’attend, chaud et enveloppant. J’avance, j’enlève la dernière pièce de dentelle, et je m’assois sur le bord. Mes doigts descendent entre mes cuisses, trouvent mon intimité, pressent, frottent, s’enfoncent. La chaleur de l’eau, la chaleur de ma chair, je m’enivre de moi-même, je dirais même que je m’excite moi-même carrément! Je glisse dans le bain, l’eau m’accueille, mes genoux se plient, je me mets à quatre pattes, les fesses offertes, comme pour lui, pour qu’il voie ce qu’il n’a pas encore pris. Je jouis presque de l’idée seule, ma peau ruisselle, mon corps réclame.
Je sors, ruisselante, la peau encore brûlante. Je passe autour de mon cou un collier de côte de maille, lourd, sensuel, qui me rappelle que je suis une guerrière même dans l’abandon. Je m’assois sur le sofa, j’empoigne mon jouet préféré, ce sceptre à deux visages : un dildo d’un côté, un flogger de l’autre. Les lanières de suède rouge glissent sur ma peau humide, réveillent chaque nerf. J’embrasse le bout dur, je l’engloutis dans ma bouche, mes lèvres serrées, ma langue qui caresse, je me laisse envahir par l’image de sa queue à lui, de ses mains sur ma nuque. Puis je l’insère en moi, lentement, profondément, mes hanches roulent, mes soupirs emplissent la pièce.
J’ai envie d’aller plus loin. Je change. Je prends mon plug, orné d’une queue de renard. Je la caresse contre ma peau, je la laisse effleurer mes cuisses, mon ventre, mes seins, avant de l’enfoncer doucement. Je gémis, je m’abandonne, je me sens bête sauvage, puissante et offerte.
Je termine nue, assise au sol, mon dos encore chaud appuyé contre le cuir froid du sofa. Mes doigts s’agitent, rapides, sans pitié. Je sens l’orgasme monter, violent, comme une vague qui balaie tout sur son passage. Je jouis fort, le cri dans ma gorge, la main crispée sur mon sein, le corps secoué de spasmes.
Et quand le silence retombe, je reprends mon souffle. Je m’assois sur le sofa, encore nue, encore humide, le collier lourd contre ma poitrine. Mes yeux se perdent dehors, vers l’horizon, vers lui. Je pense à ses mains, à ses lèvres, à son odeur. Et je me dis qu’un jour, ce fantasme sera réalité.
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